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Au fait du jour | Encore des fugues

 

Le joueur Fraj Kmar du club Sportif Hilalien et la joueuse de l’équipe nationale de handball et  de l’équipe  de Regich Oumaima Falleh ont quitté le territoire national au terme d’une opération d’émigration clandestine. Nous avions assuré, lors de la fugue d’une autre internationale, que ce n’est pas la première et ce ne sera pas la dernière.

La situation dans laquelle se trouvent bon nombre de nos internationaux, filles et garçons, est alarmante. Considérant que les tentations sont aussi nombreuses que…. convaincantes, il y avait lieu de prendre les dispositions qui s’imposent et de réagir de manière efficace et surtout «psychologique».

Si nous posons la question à ces fugueurs, et nous l’avions posée depuis un bon bout de temps, la réponse serait pour ainsi dire la même : «Nous n’avons aucun avenir et si nous continuons à croire aux promesses de la fédération et du ministère, nous risquons de perdre les plus belles années de notre vie. En effet, le jour où nous n’aurons plus le même rayonnement, plus la même force pour nous imposer, on nous jettera comme du papier mouchoir. Si nous avons de la chance, on nous accordera un titre d’animateur qui ne nous permettra jamais de vivre, d’avoir une famille et de nous intégrer dans la vie».

Cette angoisse est réelle et, pour ainsi dire, ce sont toujours les mêmes réponses qui résonnent en écho à ce dilemme.

Nous savons que la plupart des athlètes d’élite, tous sports confondus, sont l’objet d’une chasse systématique. Les fédérations étrangères connaissent la situation de nos boxeurs, lutteurs, judokas, handballeurs, karatékas et autres pratiquants, filles et garçons, mieux que leurs responsables de fédérations ou du département des Sports.

Dans ces disciplines sportives difficiles, où «on se fait casser la gueule» tel que nous l’a confié un boxeur, il est devenu difficile de trouver et de former des éléments hautement compétitifs. A part le football qui jouit d’une protection pour ainsi dire assez correcte, les autres fédérations internationales sont plus ouvertes à la naturalisation. C’est d’ailleurs devenu une mode que ce débauchage de jeunes de valeur.

Que faire face à cette lutte inégale, alors que nous manquons de moyens à tous les points de vue ? Tout en sachant que ces jeunes qui partent demeurent attachés au pays, assistent leurs familles et comme nous l’a confié l’un d’eux «nous reviendrons pour…. mourir dans notre pays»

Ces fugues sont moralement et pratiquement inacceptables, mais il faudrait traiter ce phénomène avec doigté et prudence. Dans ce «milieu»,  on se passe le mot ; et la réussite de ceux qui ont décidé de partir, même au prix de leurs vies, est contagieuse. Cela revient à dire que ces jeunes ont besoin d’espoir et non de simples promesses.

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